La vitalité de la diversité littéraire en France ne relève ni du hasard ni d’une simple posture esthétique : elle résulte du travail minutieux, souvent invisible, de centaines d’acteurs passionnés. Les maisons d’édition indépendantes façonnent une cartographie vivante de notre imaginaire collectif ; elles offrent à de nouveaux récits la possibilité d’exister et, surtout, au lecteur celle de se laisser surprendre.
À l’heure où la concentration éditoriale s’accroît, où les logiques de rentabilité risquent de sacrifier la pluralité, leur mission n’a jamais été aussi cruciale : laisser s’exprimer ce qui bouscule, ce qui enrichit, ce qui dérange, ce qui permet d’imaginer le monde autrement. C’est peut-être là, au creux de leur fragilité, que se niche encore aujourd’hui le plus grand trésor du livre : la possibilité de la rencontre, de la décantation, du pas de côté. Un éloge du risque et du partage à applaudir, défendre — lire, surtout, et faire lire.