Les grands groupes s'appuient sur des comités pléthoriques, parfois anonymes ou rigides. Les indépendants, quant à eux, cultivent un rapport plus organique à la lecture collective. Dans des maisons comme Le Tripode, La Table Ronde ou L’Arbalète, le comité de lecture n’est pas un tribunal, mais un cercle où se partagent émotions brutes et doutes méthodiques.
Souvent, deux, trois, parfois cinq lecteurs relisent le même texte, chacun apportant son expertise : sensibilité littéraire, esprit critique, question sociale ou politique soulevée par le manuscrit… Le débat est vif, il s’agit moins de sanctionner que de « voir si le texte résiste à la diversité humaine du comité », expliquait Delphine Bouétard (Le Tripode) dans Livres Hebdo.
- Les manuscrits jugés « prometteurs » passent alors un second tour, voire un troisième, parfois dans l’anonymat pour éviter les biais.
- L’engagement politique, social, l’audace formelle sont valorisés ; on cherche des textes qui « parlent au temps présent », selon les mots de Bernard Pascuito.
- Certaines maisons font appel ponctuellement à des lecteurs extérieurs, écrivant parfois eux-mêmes des rapports de lecture visant à repérer ce qui distingue ce manuscrit des centaines d’autres.