Se lancer dans la publication d’un premier ouvrage spécialisé, c’est pour un chercheur bien plus qu’un passage obligé ou une ligne sur un CV. C’est souvent une aventure intime, où la rigueur du raisonnement côtoie les frémissements du doute, où s’opère la véritable naissance publique d’une pensée. Avant même de s’intéresser aux maisons d’édition, la question fondamentale demeure : à qui s’adresse le livre ? Pourquoi ce livre, maintenant ? Les éditeurs attendent aujourd’hui non seulement le sérieux du contenu, mais aussi une réflexion sur l’apport du texte au débat académique ou social (Source : Le Monde des Livres, 2023).
- Cibler le public : public de spécialistes, d’étudiants, ou de « grand public éclairé » ?
- Positionner son ouvrage : répondre à une question, ouvrir un champ, synthétiser une recherche ?
- Observer le marché : quelles thématiques sont déjà traitées ? Où situer la nouveauté apportée ?
Aujourd’hui, plus de 65 % des soumissions spontanées en sciences humaines ne dépassent pas la phase de présélection chez les éditeurs (Source : Syndicat National de l’Édition, chiffres 2022), faute d’adéquation entre le projet et la ligne éditoriale, ou d’absence d’angle véritablement inédit. Ce constat impose au chercheur un exercice exigeant de clarté : un livre n’est pas une thèse, ni une compilation d’articles.